installation céréales et brebis

Bonjour !

J'aurais besoin de votre aide et de vos conseils par rapport à mes projets. Je suis en train de reprendre l'exploitation familiale en grandes cultures (céréales, betterave, luzerne...) et j'ai le projet, pour 2013-2014, de créer un atelier élevage en brebis laitières et de fabriquer de la tomme type Pyrénées. Rien n'existe actuellement pour accueillir ne serait-ce que 20 brebis, donc tout à faire: bergerie, traite, transformation, pâturages, parcelles pour alimentation.
Je compte démarrer avec une cinquantaine de têtes et garder les agnelles pour atteindre un troupeau de 100 environ, sur 4 ou 5 ans.
Le souci, c'est que je suis dans un département où l'on aime pas trop les brebis laitières (51) et je rencontre beaucoup de gens "hostiles" à mon projet. A la Chambre d'Agriculture, je ne trouve pas grand monde de compétent (forcément, si on ne leur parle pas de blé...) et mon dossier d'installation J.A. a été refusé... Que du bonheur!

Donc j'essaie de faire les choses toute seule mais parfois je ne sais plus par où commencer. J'ai énormément de questions qui restent sans réponse, même si je rencontre du monde (DSV, maire, autres éleveurs, banque) qui me permet d'avancer un peu.
En vrac :
- Quelle race choisir? J'ai appris le métier dans le sud-ouest avec des Manech et des Basco, mais sont-elles capables de s'adapter au climat du nord est? La Lacaune s'adapte-t'elle mieux? Peut-on fabriquer de la tomme type Pyrénées avec uniquement du lait de Lacaune?
- Faut-il démarrer avec des agnelles ou des brebis pleines ou des brebis à saillir?
- Quelle taille de troupeau? J'entends souvent "tu te rends compte!!! c'est impossible de vendre autant de fromage dans une région où l'on n'aime pas ce fromage!" ... mais je n'ai appris à fabriquer que la PPNC... :( Mais je m'imagine mal investir beaucoup pour un mini-troupeau et fabriquer 10 kg de fromage par an!!! (je n'ai pas encore gagné au loto)
- Quelles surfaces consacrer au pâturage? à l'alimentation? Je pensais qu'une vingtaine d'hectares suffiraient mais peut-être que je me plante totalement!
- Quand convertir les surfaces (actuellement en grandes cultures), si je veux avoir mes premières bêtes en 2014?
- Quel montant d'investissement? J'ai déjà chiffré pas mal de choses mais je bloque un peu pour tout ce qui est construction (hors kit en bois) et équipements. Par exemple, combien coûte un tapis d'alimentation d'occasion? Je m'oriente vers 170000 € au total, en privilégiant l'auto-construction et le fait-maison pour tout ce qui peut l'être. Suis-je dedans?
- Est-il possible de construire la partie transformation sous un bâtiment en kit style PréfaKit (coût moins élevé que pour une structure indépendante)?

Je voulais mettre un plan des installations (taille prévue: 40x12 pour la totalité du bâtiment), mais je n'y arrive pas!!!

D'avance, merci à tous!

Mon Dieu !! Alors une installation en brebis laitière,et transfo fromage; je connais, mais là, pour répondre à toutes ces questions... Je t'invite à visiter mon site internet où tu auras des idées sur une installation de ce genre. Je pourrais te parler des manex tête noires, des quantités de lait, des quantité de fromage, de rendement économiques, de commercialisation etc... etc..., mais ça serait peut-être plus facile au téléphone. N'hésite pas, tu trouveras mes coordonnées sur mon site. Et si tu as l'occasion de faire un petit tour au Pays-basque, il faudra venir me voir.

Merci pour ta réponse!
Oui je sais ça fait beaucoup de questions... auxquelles il est difficile de répondre... Je n'attends pas des réponses toutes faites mais plutôt des conseils de réflexion, des retours d'expériences, des idées...
Pour ce qui est de la production laitière j'ai ce qu'il faut (enfin je pense). J'ai fait plusieurs stages dans le 64 et dans le 33 et ça m'a beaucoup appris.
Je viens de jeter un oeil à ton site, sympa et bien fait. Combien êtes-vous sur l'exploitation? Si tu me dis que tu es seule, je te demande quelle drogue tu prends!!! (je plaisante, mais qu'à moitié en fait)
Merci de me proposer de passer te voir, mais la Marne c'est pas à côté, donc j'opterai plutôt pour le tel.
Bonne soirée

laRecyotte a écrit:

Combien êtes-vous sur l'exploitation? Si tu me dis que tu es seule,

Oui, toute seule! C'est un cas, ..... et elle aime traire à la main....

Bon, tu veux conduire l'exploitation familiale en plus de l'atelier brebis lait transfo.... Là, toi aussi, tu vas avoir des journées bien remplies.

En ce moment, il fait froid, dans la Marne. Toutes les races, dans leur région d'origine connaissent ces mêmes conditions climatiques. On voit des Lacaunes du coté d'Oloron Ste Marie, mais elles ne vont pas là-haut l'été.

laRecyotte a écrit:

tu te rends compte!!! c'est impossible de vendre autant de fromage dans une région où l'on n'aime pas ce fromage

On nous dit aussi, "des brebis laitières en Bretagne, mais, ça n'a aucun avenir". Ce responsable d'une laiterie industrielle en a fait venir plus de 1000 depuis, pour son usine. Et ceux et celles, qui ont osé se lancer dans la transformation, "font des émules" comme le dit la presse.

Et oui, toute seule, comme une grande... Ce qui me fait tenir : les voisins qui disent " bah ! elle va pas tenir comme ça longtemps non ! " Mais plus sérieusement, c'est un calcul assez facile qui consiste à minimiser les charges et à optimiser les produits. Démarrer petit, et rester petit. Savoir vivre avec ce qu'on a, sans envier celui qui "parait" avoir plus. Ne jamais entrer dans la compétition débile du "ouah ! il s'est acheter un nouveau tracteur... je devrai y songer pour l'année prochaine moi aussi...". Ne pas voir les choses en grand, et ne pas se laisser tenter par des investissements trop lourds. Aimer ses bêtes et sa terre (j'aurai dû commencer par ça...). Et pour finir, rester en adéquation avec la nature, et avec la logique que la nature nous impose. C'est elle qui commande, et si on va à son encontre tôt ou tard, y a tout qui foire.

Bien d'accord avec les idées de Dalia....

[quote="dalia"]Et oui, toute seule, comme une grande... Ce qui me fait tenir : les voisins qui disent " bah ! elle va pas tenir comme ça longtemps non ! " Mais plus sérieusement, c'est un calcul assez facile qui consiste à minimiser les charges et à optimiser les produits. Démarrer petit, et rester petit. Savoir vivre avec ce qu'on a, sans envier celui qui "parait" avoir plus. Ne jamais entrer dans la compétition débile du "ouah ! il s'est acheter un nouveau tracteur... je devrai y songer pour l'année prochaine moi aussi...". Ne pas voir les choses en grand, et ne pas se laisser tenter par des investissements trop lourds. Aimer ses bêtes et sa terre (j'aurai dû commencer par ça...). Et pour finir, rester en adéquation avec la nature, et avec la logique que la nature nous impose. C'est elle qui commande, et si on va à son encontre tôt ou tard, y a tout qui foire.[/quote]

et oui. tout est dit.
et j'ai aussi toujours travailler comme ça.
Vraiment bien, cette petite nouvelle Dalia, vraiment !

Et je crois que c'est valable dans beaucoup de corps de métiers...La société est faite qu'il en faut toujours plus, être plus "gros" que les autres au final cela amène une surcharge d'ennuis plus que de réels résultats ou confort....Mon mari était pépinièriste et souhaitait rester petit avec son vieux camion et son vieux tracteur...pas de gros emprunts sur le dos....alors que d'autres commencent avec un parc véhicule neuf et un tas de charges en découlant...y a intérêt à avoir du rendement pour amortir tout cela, et les ouvriers qui vont avec....

C'est plus réaliste de voir à une échelle raisonnable et faire son métier quelqu'il soit en ayant le temps de profiter de sa passion...et ne pas toujours voir que l'on ne bouclera pas les fins de mois car on a vu trop gros...

Bonjour
un beau projet et plein de boulot en perspective !
je viens de vendre 2 tapis d'alimentation pour brebis non cornu en fer de 33 m chacun (2.5 brebis au m par lateral)
en trés bon état 9500 € ht

Plein de boulot en perspective, ça oui, mais même au présent, la création en partant de zéro est un parcours semé d'embuches...

9500 € HT le tapis ça va, j'imaginais ça plus cher. Ca court pas les rues les annonces de ce type.

Et sinon, désolée j'insiste, mais quelqu'un aurait une idée du débit journalier en eaux usées pour un troupeau de brebis laitières? On me demande ça pour l'assainissement...
Merci!

Si tu ne fais que du yaourt, il n'y a rien de sale.... Car l'eau de refroidissement du pasteurisateur, elle reste potable, pour les bêtes, l'eau de lavage des pots de verre, peut aller à la chasse d'eau...

Il n'y a pas de lisier avec le fumier de brebis, quand-même.... Et si tu fais une mise aux normes (Dexel), avec un organisme officiel, pour la salle de traite, il y a des tables, des barèmes, et on doit arriver à moins de 35 m² par an pour 150 brebis adultes.

Une autre question que tu avais soulevée, et restée sans réponse, je crois : l'achat de brebis. Si tu prends des adultes de plusieurs troupeaux, le mélange de microbisme peut te faire tout perdre. Tout un troupeau du même éleveur, c'est moins risqué, sauf qu'il faut réhabituer tout le monde à ton établissement. Que des jeunes, tu auras des déchets, un temps sans revenu. Un lot cette année, un autre l'an prochain, là les premières imposeront leurs lois aux nouvelles, et l'avenir ne sera pas rose.

Une solution : reprendre une exploitation qui a fait ses preuves, où tout est rodé, avec parrainage .Là, tu sais où tu mets les pieds.

Je ne veux pas faire de yaourts mais de la tomme, donc rejet de petit lait. Je compte faire de la brousse, mais pas de façon systématique. Il y a l'eau de lavage du matériel de traite et du quai de traite aussi. Ces eaux ne seront pas potables...
Quant à aller à la chasse d'eau, certes, mais l'eau de la chasse doit elle aussi aller quelque part.
Je ne connaissais pas le DEXEL, ça se fait comment et avec qui? C'est obligatoire?

Il n'y a actuellement rien qu'un champ et j'ai tout à créer, du terrassement à la cave d'affinage, en passant par TOUT le reste (raccordement EDF, eau, assainissement, etc).
Et pas question de reprendre une affaire qui tourne déjà via un parrainnage, puisque je reprends déjà la ferme de famille, qui elle n'a pas d'élevage mais que des céréales!

Pour le mélange de différents troupeaux, d'un point de vue sanitaire, je savais qu'il ne fallait pas le faire.
Les jeunes, c'est sûr que pendant une saison je n'ai pas de production, mais ça leur permet de s'adapter au climat et moi de m'adapter à elles, tandis qu'avec des brebis déjà matures il risque d'y avoir de la casse, non?
A prendre aussi en compte le transport: les jeunes y résistent-elle mieux que des adultes?

De toute façon, le choix de la race n'est toujours pas fait, mais une chose est sure, c'est qu'elles viendront du sud-ouest.