Des idées, mais rien de concret...

Bonjour à tous!

Je viens vous afin de pouvoir échanger sur mes idées d'installation. J'ai envie de plein de choses, mais ça part dans tous les sens et plus le temps passe plus je me perds dans mes envies.

Pour vous cadrer un peu la situation :
- j'ai un bac + 5 en agriculture, donc une capacité professionnelle agricole.
- mes parents ne sont pas du tout du milieu.
- je suis passionnée par la vache laitière, je fais un peu de remplacement et élevage et sors beaucoup en concours.
- je suis en couple avec un fils d'agriculteur (et titulaire d'un BTSA) qui ne reprendra sûrement pas l'exploitation familiale.
- il s'installera peut-être ailleurs mais uniquement en cultures, l'élevage n'étant pas sa passion.

J'aspire donc à une installation à deux, sachant que nous avons chacun notre capacité agricole. Seulement, rien n'avance, et je m'y perd. Outre le fait que Monsieur ne m'aide pas à avancer dans mes idées (et là, personne ne peut m'aider... ), je ne sais quelle serait la meilleure voie à prendre. Je dois aussi partir du principe que je serai seule à assumer l'atelier élevage.

Même si je rêve de mes vaches tous les jours, j'ai peur que le travaille seule sur le troupeau soit vraiment contraignant et lourd au quotidien. Bref, j'ai peur d'avoir les yeux un peu plus gros que le ventre et de me faire dépasser. C'est pourquoi je pensais aux chèvres. Pour une femme seule, j'imagine que le quotidien est plus facile à gérer.
Comme si ça n'était pas déjà assez compliqué, nous ne sommes pas du tout dans une région d'élevage. Donc, le bât blesse... Il n'est déjà pas évident de trouver une laiterie pour se faire collecter en lait de vache, alors en biquette...
Car si l'élevage m'interesse, ça n'est absolument pas le cas de la transformation. Faire mes fromages et les vendre sur le marché, non.

Enfin bref, je voulais un peu connaitre votre avis sur tout ça. Je connais très bien le quotidien d'un troupeau de vaches laitière, mais moins celui des chèvres.
- Ais-je raison d'imaginer que les chèvres sont plus "gérables"?
- Y'a-t-il des gens ici qui ne travaillent que sur l'atelier élevage sans s'intéresser à la transformation? Quelle type de société avez-vous mise en place? Avec qui vous êtes-vous associé?

Bonjour. Je suis comme toi, Je ne m'intérèsse pas à la transfo ni à la vente! Seules mes biquettes me passionnent... Nous vivons en couple avec 120 chevres laitières et 18 ha en location. Nous sommes installés depuis 21 ans, sans etre issus du milieu agricole et partis de zéro.
Personnellement, je trouve que les chèvres ne donnent pas moins de travail que les vaches. Tu auras sans doute du mal à t'en sortir seule pendant les mises-bas (combien de chèvres envisages-tu?) et pour l'élevage des chevreaux!
Autre problème, c'est la "crise" en lait de chèvre: en théorie, les laiteries ne prennent pas de nouveaux éleveurs!
Mais persévère quand même dans ta réflexion, les crises en chèvres ne durent jamais très longtemps... juste le temps de baisser suffisemment le prix!
Quant au temps de travail, c'est selon chaque personne... Mais il n'est pas souhaitable de travailler plus de 24h par jour!

Merci beaucoup Amalthée pour ta réponse!

En fait, quand je "compare" le travail en bovin et en caprin, ça n'est pas l'aspect "temps de travail" que je considère, mais plus "type de travail" et "force". Au cours de mes divers stages, emplois et remplacements dans ce métier, je me suis parfois retrouvée face à des situations que je ne pouvais pas gérer seule (vache tombée sur le quai de la salle de traite qui ne se relève pas par exemple, vêlage difficile, divers soins en infirmerie...). Dans ces moments là, j'ai toujours trouvé maître de stage, collègue ou voisin pour m'aider, mais s'ils n'avaient pas été là... . Bon, cela dit, qu'on soit un homme ou une femme, ça ne change peut-être pas grand chose!

Pour ce qui est de la "crise du lait de chèvre", il est clair que c'est un vrai problème. Mais d'ici à ce que je sois installée, je crois que la conjoncture aura eu le temps d'évoluer dix fois! Et puis... des laiteries, y'en a pas par où je suis...

Après honnêtement, le nombre de chèvre, j'en sais rien, car honnêtement, je ne réalise pas la charge de boulot. Je n'ai pas vraiment de repère. Il va de soit que si je décide un jour de m'installer avec des biquettes j'aurais besoin de me former et de bosser un peu dans des exploitations.
Pendant un moment j'ai travaillé sur une ferme où il y avait une centaine de vaches laitières, et un atelier chèvres (genre 300) traite en roto de l'autre côté. De mémoire je crois qu'il y avait 5 personnes aux chèvres (moi je n'étais qu'aux vaches). D'ailleurs, le responsable du troupeau m'avait expliqué que les chèvres ne lui causait pas de souci la nuit car une fois les lumières éteintes, il ne se passe plus rien... c'est vrai ça?

Si tu n'es pas dans une région d'élevage et que tu ne souhaites pas transformer, dur dur. Les personnes qui ne transforment pas vendent généralement le lait à des coopératives, dans mon département l'aude, il n'y en a pas. Il faudrait commencer par te renseigner sérieusement si une coop récolte le lait de chèvre ou pas par chez toi, vivre uniquement de la viande des chèvres ou en les vendant comme "compagnie débroussailleuse", ça me paraît très difficile (à moins que ça soit un élevage "plaisir"). L'agneau peut-être une idée sinon (sous réserve d'abattoir pas trop éloigné). Ou la chèvre angora pour la laine (mais bon courage aussi pour la transformation ).

Merci Fouine Audoise pour ton intervention!

Et oui, ce problème de laiterie est majeur... Cela dit, quitte à chercher une exploitation ailleurs que là où nous sommes actuellement, pourquoi ne pas migrer dans un coin où il y en a une... et se risquer au problème qu'Amathée a soulever juste avant : être refusé par la laiterie!

Mon but c'est vraiment de "faire du lait"... Après, je sais bien qu'il faut savoir être réaliste et pas psycorigide. Si ça capote, que Monsieur ne veut vraiment pas entendre parler d'élevage, ou qu'on arrive pas à investir dans une exploitation mise aux normes, pourquoi pas l'agneau, après tout tu as raison. Là pour le coup, on est mieux placé au niveau régional (agneau de l'Aube) et avec la relance ovine qui fait fureur en ce moment, c'est peut-être le moment de se renseigner...

Tu peux aussi t'associer avec un fromager: tu t'occupes de l'élevage et il (elle) s'occupe de la transformation et de la vente.
Tu peux très bien gérer ton troupeau au quotidien seule, hors période de mise-bas. C'est vrai que les chèvres mettent rarement bas la nuit. Elles attendent l'éleveur, mais ne compte pas faire la grasse matinée pour autant!

amalthée a écrit:

mais ne compte pas faire la grasse matinée pour autant!

Ah beh si je veux faire la grasse mat', mieux vaut tout de suite abandonner mes projets en agriculture, c'est sûr!

Tu crois qu'il y a beaucoup de personnes intéressées pour s'associer en fromagerie comme ça? Y'a des gens sur le forum qui vivent sur ce type d'association?

Sinon en caprin, il me semble que des coopératives cherchent encore du lait en Ariège, je dois pouvoir retrouver les noms si ça t'intéresse.

C'est loooooooooiiiiiiiiin l'Ariège! Mais je veux bien les infos quand même! Merci beaucoup!

Sinon j'avais d'autres questions par rapport à la reproduction.
Quelle est la proportion d'IA, et la proportion de monte naturelle? Y'a-t-il des éleveurs qui n'ont aucun bouc, en 100% IA? Ou faut-il impérativement garder des boucs pour "rattraper" les femelles qui ne prennent pas?
Dans une zone un peu sinistrée comme celle que je cherche, j'imagine qu'il n'y a pas de technicien-inséminateur? On peut inséminer soit-même?
Désolée je fais encore un amalgame avec les vaches, mais c'est mon seul point de repère!

Un bouc pour rattraper comme tu les dis est indispensable. Sachant que la moyenne est de 80 % de réussite en IA, tu imagines bien les pertes si 20 % de ton troupeau ne produit pas l'année suivante.
Où j'ai fait mon stage, les boucs étaient sélectionnés sur les IA pour la monte l'année suivante.

Merci Rien de grave!
Du coup pour l'insémination, est-ce qu'on peut garder ses paillettes chez soit dans une cuve et suivre une formation pour apprendre à inséminer soit même, ou il faut imperativement que ce soit l'inséminateur qui vienne?
D'une façon générale, est-ce qu'il vaut mieux grouper les mises bas ou au contraire les étaler dans l'année?

Re! Bon je reviens ici juste pour vous dire que j'ai pu passer un peu de temps sur une exploitation caprine avec un éleveur. J'ai donc pu poser un bon nombre de questions, et je commence à y voir plus claire!
Je pense que c'est un élevage qui me correspondrait bien. Reste la question de la valorisation du lait... Affaire à suivre!

Si l'insémination, acte courant..... est encore régi par des textes, il doit y avoir des raisons.
Pensez bien que si c'était autorisé, nous serions nombreux à posséder notre bonbonne d'azote liquide.
Mais, why not ? Oui, chacun peut se former, et à raison d'un simple engagement de quelques 2800 euros Hors Taxes, vous ne devriez pas hésiter .
Voici une proposition de formation à l'insémination des chèvres.
Cliquer sur le mot suivant :
Inséminer

Bonjour Lor0055,

Merci pour te infos, je vais attentivement lire ton lien.
J'ai suivi une petite formation pour les vaches, mais je n'avais aucune idée de comment ça se passe en caprin. L'éleveur que j'ai vu me l'a donc expliqué, et j'étais à des kilomètres d'imaginer que c'était si compliqué!

Dans ce domaine, je ne pense pas être dans l'ignorance de la technique.
Il y a vingt-cinq ans, je faisais venir les paillettes en semence fraîche, prélèvement le matin, insémination vers midi, et ce par avion, et contrôle au microscope, que j'ai encore.
Et, la fameuse cage de contention, pour inséminer, avec un maximum d'efficacité....
Cage qui fut commercialisée pendant des années, jusqu'à ce que les centres d'nsémination en fussent équipés. Elle figurait dans le catalogue de l'Alliance. Demande au Dr. Saboureau le vétérinaire conseil de l'époque.
Oui, c'est dans mon atelier que je l'avais conçue.
Mais, c'est du passé, mes géniteurs ne se privent pas de leurs petits instants de plaisir, et font ce travail avec une efficacité certaine, et sans contention douloureuse.

Merci lor0055! Si j'ai des questions sur l'insémination, je sais à qui les envoyer!

[Bonjour,

Idem pour nous..nous sommes en train d'étudier la possibilité de monter un élevage caprin..mais uniquement en laitier car la transformation ne nous attire pas. Le problème, c'est que nous avons déjà une partie des terres, mais que l'endroit semble pas très fourni en laiteries....
J'avais une petite question, comment faire pour s'assurer qu'une laiterie collecte dans le coin (pour info, nous sommes dans la Sarthe du côté de Bonnétable) ? Les pages jaunes au rayon Laiterie et coopératives? un organisme pourrait-il nous renseigner (j'avoue être un peu perdu de ce côté-là)? autres ?... Est-ce que c'est viable économiquement et faisable techniquement (conditions sanitaires ?) de livrer son lait à une coopérative s'il n'y a pas de collecte?
Pour nous, c'est crucial, pas de laiterie == projet qui tombe à l'eau avant d'avoir commencé...snif...
Merci de votre aide,

Plusieurs idées me viennent à l'instant pour Chèvre du 72 :

1. Trouver un petit atelier de transformation artisanale qui cherche du lait. Va voir sur les marchés locaux...
2. Un dossier à propos de la collecte de lait de chèvre dans ta région, plus particulièrement en début de âge 6. Tu vas voir que la Sarthe est assez peu organisée.
Sur Google j'ai tapé " collecte lait de chèvre Sarthe ". Je ne réussis pas à te mettre le lien qui ressemble à ceci: " [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] "
Copie-le ici pour le mettre sur Google, ça marche, j'ai vérifié.

Merci beaucoup pour ces infos !! c'est vraiment sympa.
Je vous tiens au courant de la suite de mes recherches

Liste des centres de collecte de lait agréés CE
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

faut un nom d'utilisateur et un motde passe !

mea culpa pour une fois que je ne vérifie pas le lien
par cette page accès au fichier, voir la liste
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

bon, ben déjà, mauvaise nouvelle, y a pas de collecteur de lait dans la Sarthe. mais dans les départements voisins...à savoir s'ils sont intéressés par le lait de bique, puisqu'en reagardant "vite fait", on tombe sur "Richemont", "Bel" (le babybel ! ), etc, et beaucoup d'autres laiteries qui n'ont "l'air" très "vache"...
bon courage quand même !

Mais il leur reste la possibilité de mettre le lait à des " transformateurs artisanaux " . On les trouve sur les marchés. Je serais plus près, je leur dirais, venez, on a de la place dans le labo..... et faites.....

là, les principales industries laitières caprines:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]