Conservation des toisons

Bonjour à toutes et à tous,
Je m'intéresse, pour mes études, aux toisons de moutons. Je me demande en fait quel est le meilleur état pour les conserver: lavées ou non?
Les réponses que j'ai eues jusqu'à présent allaient dans les deux sens: lavage immédiat (rapide...) sans quoi la toison s'abîme ou au contraire, stockage de longue durée possible vu que la lanoline protège la toison.
Merci d'avance pour toute réponse

On n'en garde pratiquement jamais. Expédition de plus d'une tonne en juillet-août, et s'il en reste en curons, pour la saison suivante, pas lavée, brute, en suint, il n'y pas de perte, ni bestioles dedans.
Il existe de belles vidéos du lavage, cardage, filage....

Merci de la réponse
Vous n'en gardez pas mais, à part le volume et donc l'espace de stockage, vous pourriez si je comprends bien

Hénème a écrit:

Vous n'en gardez pas mais, à part le volume et donc l'espace de stockage, vous pourriez si je comprends bien

Les cours de la laine, c'est comme le pétrole, ça fluctue. On ne prend pas le risque de perdre, en essayant de spéculer ! Des éleveurs ont perdu à ce jeu.
Le collecteur passe avec un gros camion, plus on en met, et plus il est généreux au kg, car il faut penser au coût du transport.
S'il faut tondre un peu à l'automne, oui, on la met au sec, et elle attendra l'été suivant.
Laver, c'est bon pour ceux qui ont la passion du tissage.....

Merci
Une dernière question pour la route: une tonne de toisons, en à gros quel volume et à combien de têtes cela correspond-il?

Bonjour.
Il existe une grande différence de rendement, entre des races bouchères comme les texels,  rouges de l'ouest, .... dont la toison est parfois impressionnante, et les lacaunes, par exemple, qui n'ont qu'une petite veste. Ne parlons pas des ouessants, avec lesquels il faut s'armer de patience tellement ça remue.
Les premières atteignent les 5 kg, c'est intéressant, et la laine est assez correcte, pour les autres, on se content d'un kg, ou moins.
Plus de 800 sont passées chez le tondeur, et, en fait, il est parti plus d'une tonne, presque deux.  En Bretagne, peu d'éleveurs préfèrent garder la laine, ils la laissent au tondeur, qui taille les ongles, vermifuge si besoin, vient aider aux mises-bas....., c'est un geste sympa, en retour.
J'oubliais, pour le volume, c'est simple: un sac bien tassé, on dit curon, pèse environ 100 kg, et mesure un mètre-cube tout juste. On les charge par-dessus les ridelles des camions.... à quelle hauteur....?  Il faut que ça passe sous les ponts de l'autoroute.

Merci beaucoup de toutes ces réponses, très éclairantes

Hénème a écrit:

Je m'intéresse, pour mes études, aux toisons de moutons.

Et, dans le cadre de ces études, le thème est-il limité aux toisons, ou aborde-t-il les étapes suivantes, tout aussi intéressantes. C'est une filière qui a beaucoup évolué en quelques années.  Pourquoi ?
- Où la laine est-elle expédiée ?
- Où est-elle lavée ?
- Quelle utilisation ?

Ce sont justement ces questions qui m'intéressent...
Il s'agit en fait de tenter de comprendre la partie urbaine des activités préalables au tissage, dans l'Antiquité.
À Pompéi, des ateliers de lavage des toisons ont été identifiés (un exemple ici, à partir de la quatrième photo) puis contestés. Je suis de l'avis que le lavage se déroulait bien dans ces officines: les toisons étaient débarrassées du suint dans ces "chaudières" en plomb, insérées dans de grandes tables maçonnées.
Mes questions liées au stockage renvoient en fait au caractère saisonnier de ces activités et à l'immobilisation de ces locaux pour "rien" pendant une bonne partie de l'année une fois le lavage effectué. Les ateliers ne disposent que de peu d'espace de stockage. Je supposerai donc une tonte "urbaine" ou périurbaine avant de déplacer les bêtes vers les montagnes environnantes pour l'été.
Savoir qu'il n'y a pas de risque de perdre les toisons en les faisant attendre avant de les laver et avoir une idée du volume occupé par les toisons, même si les rendements en laine des espèces antiques nous restent inconnus, devrait me permettre de proposer deux ou trois réflexions sur ces ateliers pompéiens.
Après lavage, les toisons partaient au filage (domestique) puis au tissage (domestique / artisanal). Quelques ateliers de feutrage sont également connus.
Un grand merci

Les procédés sont les mêmes depuis l'Antiquité, sur le pourtour de la Méditerranée.
Les forumeurs, du Maroc, s'ils passent par ici, ce serait intéressant qu'ils témoignent.

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